lundi 14 juillet 2008

Francfort/Bellaïd : « Un truc de fou »




Désireux de connaître autre chose après six ans à Strasbourg, Habib Bellaïd a choisi l'Allemagne et l'Eintracht Francfort. En pleine préparation, l'ancien défenseur du Racing nous a accordé de longues minutes pour nous faire part de sa nouvelle expérience.

Habib Bellaïd, y'a-t-il une différence entre une préparation avec Francfort et avec Strasbourg ?
Oui, bien sûr. Déjà, ça fait bizarre pour moi d'arriver dans un nouveau club, car je n'avais connu que Strasbourg. Tout de suite, tu vois que tu arrives totalement dans un autre monde, ça n'a vraiment rien à voir avec la France. J'ai été marqué par l'organisation du club en premier lieu, la façon dont tout est en place : c'est vraiment une très grosse structure. Au niveau de la passion et de la ferveur qu'il y a ici, c'est tout à fait autre chose également. Nous étions en stage, donc j'ai vraiment eu le temps de m'imprégner de tout ça. Rien qu'à l'entraînement, il n'y avait pas loin de 150 personnes alors que nous étions en Autriche, à six heures de route de Francfort.

Et pour ce qui est de la préparation proprement dite alors ?
Pour ce qui concerne le travail physique que nous faisons, c'est là aussi une toute autre approche du football. Mais ce qui me « choque » surtout c'est la qualité technique des joueurs. On a tendance à penser que les Allemands sont plutôt des bourrins. Mais en fait non. Techniquement, c'est vraiment pas mal du tout. En plus, les mecs n'ont pas la même mentalité qu'en France. Ils sont là pour bosser seulement, pas pour rigoler ou s'amuser. C'est vraiment la caricature de l'Allemand telle qu'on la connaît : les gars ferment leur bouche et travaillent sans cesse. C'est un truc de fou. Je ne regrette absolument pas mon choix. Tout ce que j'ai eu la chance de découvrir en une semaine ça fait plaisir et envie. Surtout quand tu sais que tu vas parfois jouer le week-end devant 55 000 personnes. Au stade, il y a 48 000 personnes de moyenne. C'est pas mal quand même. En tout cas, ça donne envie de se surpasser pour être au top.

Est-ce essentiellement pour cette ferveur populaire qui vous attend au quotidien que vous avez opté pour Francfort ?
Oui, mais aussi pour connaître autre chose. Pour avoir une nouvelle approche du football et de la vie en général. J'aime bien tout ce qui est nouveau et différent. Quand ils m'ont contacté, je n'étais pas très chaud au départ car je me suis dit que c'était l'Allemagne et que le football allemand n'est pas très médiatisé en France. Mais après avoir visité les installations, que j'ai vu que c'était un stade magnifique et une très belle ville, je me suis dit que ça pourrait être sympa. Pour progresser c'est ce qu'il me faut. Si j'ai choisi l'Allemagne pour rester proche de Strasbourg ? Non, pas spécialement. Car si j'ai « grandi » à Strasbourg durant six ans, de seize ans à 22 ans, je n'ai pas vraiment d'attaches là-bas. Ma famille est à Paris, à Strasbourg je n'avais que des potes du foot, et la plupart ne sont plus Strasbourgeois. En plus, ma femme vit avec moi, donc je me fiche du reste.